Si la responsabilité sociale des entreprises (RSE) est un moyen pour peser sur la mondialisation, elle est aussi un outil essentiel pour l’action syndicale dans l’entreprise. Toutefois, cette orientation confédérale décidée au congrès de Grenoble souffre d’une réelle difficulté de prise en charge par les équipes syndicales. Beaucoup d’entre elles se demandant en quoi agir dans le monde pour le respect des règles de l’Organisation internationale du Travail pourrait être de nature à sécuriser l’emploi ou les conditions de travail dans les établissements français… Face à ce constat et pour faciliter la prise en charge syndicale de la RSE, la Confédération a élaboré une démarche et développé des outils. Démarche dans laquelle plusieurs fédérations s’engagent aujourd’hui.
Ainsi la FCE-CFDT a-t-elle sollicité les responsables de cinq liaisons d’entreprise de son champ fédéral : Arkéma, EDF, Gaz de France, L’Oréal, et Rhodia. Une première rencontre a donc eu lieu, au cours de laquelle la démarche confédérale a été présentée. Si l’actualité sociale des liaisons tourne essentiellement autour des salaires, de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, des réorganisations et des restructurations, toutes reconnaissent volontiers que la RSE s’impose de plus en plus à leur entreprise internationalisée sous la pression des citoyens, des organisations non gouvernementales, des organisations syndicales, ou des pouvoirs publics. L’entreprise se trouve interpellée sur ses responsabilités : la situation de ses salariés y compris sous-traitants, le devenir de l’entreprise avec ses conséquences sur les bassins d’emplois, ou encore le réchauffement climatique.
Si négocier un accord RSE international reste la cible à atteindre, la démarche pour y arriver est d’agir sur l’entreprise pour modifier son comportement social, économique et environnemental dans le sens des revendications CFDT. Aller dans ce sens, c’est agir à tous les niveaux, du local à l’international. Agir dans l’entreprise sur l’emploi, la formation, les conditions de travail ou les rejets de CO2 doit nous conduire à agir en même temps pour les salariés sous-traitants ou à l’étranger, et à vérifier la cohérence du comportement de l’entreprise.